Forum du Site du DCcn

Bravo !
La photo d'escalade n'est pas un genre facile.
Le diaporama non plus d'ailleurs et là c'est réussi : toutes les images sont pertinentes et on sort de ce diaporama en ayant l'impression de connaitre ce grand bonhomme.

"La bataille du Fox-Terrier" est un diaporama rare.
Rare car il permet de découvrir Georges Fraissinet.
Rare par la justesse des mots devenus encore plus fort en l'absence de musique.
Rare par des images bien choisies, dont l'alternance nous guide avec émotion, dans la découverte d'une vie sans concession.
Rare par la cohérence de l'ensemble, fait aussi de retenue, de pudeur et de vérité.
J'ai vu plusieurs fois ce diaporama et à chaque fois j'éprouve le même plaisir et le même frisson.
Pour le partage de ces moments merveilleux, je remercie encore Paul-François Béziat.

J’ai eu le plaisir de projeter ce diaporama publiquement à Pézenas, petite ville où avait vécu Georges Fraissinet, le 27 mars 2010, grâce à l'autorisation de Paul-François. Je dois dire que cette projection publique dans le musée m’avait été demandée pour un autre piscénois qu’était Louis Paulhan, mais comme en même temps, je fêtais mon départ à la retraite, les bourgeois de Pézenas n’ont pas pu me refuser la projection du Fox terrier sur grand écran, devant sa fille.

Tout d’abord, merci Michèle pour cette analyse très pertinente. Si je t’ai permis (et à d’autres, j’espère…) de découvrir Georges Fraissinet et sa vie tumultueuse, je n’ai pas fait ce montage pour rien ! Je voudrais rectifier un petit détail : Georges n’avait pas pour surnom « le fox-terrier » (beaucoup l’appelaient « Jo ») mais il possédait un tel sens de l’ironie et de l’auto-dérision qu’il se présentait souvent ainsi lui-même…
Ce montage a une longue histoire. J’ai rencontré Georges Fraissinet dans les années 70 car je faisais régulièrement de l’escalade. C’était un personnage incontournable pour qui fréquentait le massif du Caroux. Dans les années 1980 alors que j’étais étudiant en audiovisuel j’ai réalisé une émission radio sur Georges.
Ayant retrouvé une partie des « rushes » sonores, je les ai numérisés, d’abord pour les sauvegarder puis, petit à petit, l’idée d’en faire un diaporama s’est imposée.
Lors des enregistrements en paroi, étant suffisamment chargé avec magnéto, perche, micro, matériel d’escalade, etc…, je n’avais pas fait de photos. J’ai donc utilisé des photos que j’avais faites au Caroux et en montagne. Puis j’ai complété mes images en retrouvant des gens qui avaient côtoyé Georges à cette époque et avec des photos et des documents confiées par sa fille ou trouvés dans quelques revues et livres. Donc beaucoup de travail de numérisation. Un petit tour au Caroux avec des amis grimpeurs et la partie image était à peu près bouclée.
Le plus difficile fut de choisir les extraits constituant la bande son puisque j’avais près de 6 heures d’enregistrement… et que Georges avait le don de la formule et beaucoup de choses à raconter !!! Un de ses derniers « exploits », à 67 ans, fut de vendre la voiture familiale pour financer son départ en expédition au Pérou et gravir le Chopicalqui. Je vous laisse imaginer la colère de « la panthère », comme il aimait nommer son épouse d’alors !
En un mot, plus encore que d’habitude, le plus difficile fut d’éliminer le superflu...

Je viens de proposer ci-dessus mon analyse de ce diaporama créatif.
Y répondre en donnant votre propre avis sera intéressant pour tous ceux qui la liront.

[size=18][b]"La bataille du fox-terrier" de Paul-François Béziat [/b][/size]

[b]L'analyse de Michèle Paret :

Un fox-terrier… qu’est-ce pour vous ? Un chien de race, bien sûr ! On pourrait s’attendre à voir défiler des animaux triés sur le volet pour une exposition canine. Là, vous vous trompez ! C’est d’un homme qu’il s’agit et d’un sacré bonhomme, je vous le dis ! Il s’agit d’un être d’exception qui méritait bien qu’on lui consacrât un reportage.
A quoi doit-il son surnom ? Sans doute à la rudesse de son physique et de son caractère, il ne faisait de courbettes à personne, le bougre, et a vécu 88 ans pour lui-même et pour sa passion, et quelle passion ! Celle de la montagne, du sport, de l’escalade après le rugby et la course automobile. Un homme que nous pouvons tous admirer pour son courage et sa force de caractère.
Pas facile tous les jours, la vie de Georges Fraissinet. Il a su tourner le dos à un avenir et une vie douillets, à l’abri des problèmes financiers… La vie bourgeoise dans laquelle son enfance a été bercée, ce n’était pas pour lui. Il en a eu du courage, à l’époque, pour tourner le dos à tout ce qui pouvait lui être offert, à l’univers bourgeois dans lequel il était né et pour lequel il n’était pas fait ! Il sait bien nous le dévoiler : lui, c’est un gars rude, un gars du haut, un gars aussi dur et âpre que les rochers qu’il escalade, qui ne fait pas de concessions, qui sait tourner le dos et dire « m… » à tous ceux qui ne lui conviennent pas. L’auteur du diaporama a bien su lui rendre hommage.
Qui parmi nous, modestes visiteurs du site connaissait ce « fox-terrier » ? J’avoue humblement que je l’ai découvert grâce à Paul-François Béziat et je lui en sais gré car le personnage me plaît bien. Le diaporama en général a bien des vertus !
La technique de l’auteur est très bonne : un mélange de documents d’archives et de vues « in situ ». Toutes sont de grande qualité. J’ai particulièrement admiré les gros plans sur les cordes entrelacées et les contre-plongées des candidats à l’escalade, ainsi que les beaux portraits du « fox-terrier » avec ses rides, son visage buriné, témoins de sa personnalité taillée à coups de serpe comme ses cheveux en brosse drue.
Le ton du témoignage est plaisant et convaincant. La voix est, elle aussi, en parfait accord avec le personnage que j’aurais aimé rencontrer.
Pas de musique, sauf à la fin, il n’y en avait pas besoin. Paul-François a choisi, au moment du générique final, celle d’un autre homme en marge de la société bourgeoise et de ses grands principes : Georges Brassens !


[/b]