Le temps qui m'était imparti est écoulé de Corentin Le Gall

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"Le temps qui m’était imparti est écoulé" de Corentin Le Gall

L'analyse de Michèle Paret :

Oui, je sais, j’ai traîné, je n’arrivais pas à me mettre au clavier pour rédiger l’analyse de ce diaporama. Ce n’était pas par paresse, mais…
J’en demande par avance pardon à l’auteur, je ne suis pas très attirée par ce genre d’œuvres. J’aurais pu continuer à pécher par omission, faire le mort… Après tout, tant pis je me lance ! Je ne m’occupe pas uniquement de ce qui correspond exactement à mes goûts.
Peut-être ne suis-je pas encore exactement sur la même planète ! Je n’ai rien à reprocher à la forme choisie par Corentin : ses dessins sont d’excellente qualité et on ne doit pas se focaliser sur la « photo ». Le dessin, la BD sont des genres qui ont pignon sur rue et sont reconnus comme des pans de la littérature à part entière, heureusement que le monde évolue ! Ce n’est pas mon mode d’expression favori, pas plus que la science fiction, mais c’est une opinion qui n’engage que moi.
Je reconnais aussi que le montage est bien réalisé, le choix des musiques est excellent, même si parfois, par son volume, elle couvre un peu les voix, ne me permettant pas de tout saisir.
Et voilà où pour moi le bât blesse… Je ne suis pas rentrée dans le sens profond de ce diaporama. Car il a une profondeur que je n’atteins pas. J’en ai vu, des symboles ! Il n’y avait pas besoin de me donner des explications particulières : le foot, la corrida, les « encasquettés » Ricard, le Führer etc… Mais malheureusement, je n’ai pas saisi le rapport qui existe entre tout cela. Je perçois une critique acerbe et virulente du monde qui nous entoure et dans lequel nous baignons depuis notre plus tendre enfance. Les attaques à la religion et à l’embrigadement, de quelque nature qu’il soit ne font aucun doute. Comparer Dieu à un canard gras du Gers, il fallait oser. Cette audace me convient parfaitement.
Cependant, si le Docteur Sigmund Freud et Corentin pouvaient me donner quelques éclaircissements, je serais prête à entamer une « analyse », car il y a du divan là-dedans.
Amis lecteurs de ma prose, aidez-moi, vous aussi.

P.S. Compte tenu du mal que s’est donné Corentin pour réaliser son diaporama, je suis passée à la critique. Mais, chers amis auteurs, je vous le redis, je n’ai pas fait vœu d’analyser tout ce qui est mis en téléchargement sur ce site !

[corentin]

Bonjour,

Et merci pour cette analyse. Il est évident qu’en réalisant un diaporama (ou toute autre chose), il est impossible de recueillir l’unanimité des spectateurs. Ce serait la recette miracle du succès assuré, et çà se saurait.
Les dessins :
ce diaporama a été terminé en 1998, il a été réalisé avec des diapositives. Un dessin au format 30 x 40cm a été réalisé pour chaque diapositive.
Le choix a été fait de les colorier au fusain de couleur, ce qui n’était pas judicieux car le rendu final n’est pas terrible.
Mon avis est que l’ensemble des dessins est plutôt maladroit. Mais ils ne sont que le support à l’histoire.
Le récit :
que dire du récit ? Lorsque je l’ai commencé, je n’avais alors aucune idée des personnages que j’allais trouver sur la route, et surtout pas du final avec le canard. C’est comme une grosse pelote de fil, on trouve un bout et on tire dessus.
Je ne me suis alors pas non plus préoccupé des symboles que j’allais mettre en scène. Mais une fois terminé, si on lit le diaporama avec le dico des symboles sur les genoux… çà fait peur !
Les circonstances :
l’écriture a commencé en janvier 1989, alors que nous vivions avec nos 2 enfants en expatriés au Koweit dans un environnement social pour le moins rigide. Je travaillais là-bas pour une grande entreprise française.
Dans leur grande majorité les dessins ont été réalisés au Koweit jusqu’en juillet 1990.
Et le 2 août 1990, Saddam Hussein décide une méga virée d’enfer au Koweit.
Nous n’étions pas physiquement présents dans l’émirat ce jour-là, et il nous été impossible de revenir chez nous. Les dessins, et tout le reste, sont resté là-bas pendant cette période.
3 semaines après le cessez le feu du 28/2/91, j’ai pu revenir à Koweit City dans des circonstances rocambolesques, depuis le Qatar où j ‘avais été relocalisé par mon employeur.
L’appartement était intact.
A noter : contrairement à ce que pourraient laisser croire ces lignes, pendant cette période qui va de août 90 à mars 91 (dramatique pour les irakiens notamment en janvier, février et mars 91), les dessins n’ont pas été notre préoccupation première.
A mon retour définitif en métropole, le projet du diaporama est longtemps resté dans les cartons car je ne connaissais encore personne pour enregistrer les voix des 7 personnages. Il est ressorti en 98, alors que je venais d’intégrer l’Aérophotoclub.
J’ai terminé les dessins qui manquaient, on les reconnaît à leur facture différente.

Voilà quelques explications sur la réalisation de ce road movie.

[Morris]

Corentin, comme tout diaporamiste, fait sa thérapie en élaborant ses diaporamas.
Cela se voit moins lorsqu'il traite du Far West ou des licenciements économiques.
Il se lâche beaucoup plus dans ses dessins organisés en diaporamas....
" Le temps qui..." est le brouillon, l’ébauche, d'une oeuvre plus conséquente « JFK » que Corentin réalisera ensuite.
Perso, je place JFK parmi mon TOP 10 des centaines de diaporamas que j’ai vus.....
JFK est beaucoup plus explicite ( et mieux construit !)

Mais, pour en revenir à ce montage, je pense que sous le délire du récit, le cheminement mental est sacrément construit avec une incroyable quantité d’allusions ( las cinque de las tardes, la création d’Adam de Michel Ange, …)
Pour moi, ce montage doit s’apprécier avec le prisme d’une seule question que l’on doit constamment avoir à l’esprit :
« Cette société humaine réelle dans laquelle nous survivons est-elle moins loufoque que celle, virtuelle, que nous décrit Corentin ? »
Par exemple : Croire qu’une femme peut enfanter en restant vierge est-ce moins loufoque que croire que l’enfant qu’elle mettra au Monde est le fils d’un canard du Gers?
Car, grâce à Corentin, on sait enfin que Dieu est un canard !
N’est ce pas un message fort que délivre ce montage? Un message capable de réunifier "Physique" et "Métaphysique" ?
N'est ce pas une espérance et un soutien ?
Pour tous ceux qui, sur leur monnaie, écrivent qu'ils croient en Lui ! Cette monnaie qui, elle, est leur véritable Dieu, ne serait donc pas une monnaie de Singe, mais une monnaie de Canard ?
Et pour tous les barbus qui, j'espère, après avoir vu ce montage, oseront enfin manger du pàté sans appréhension ! ( Car ceci est mon corps...Car ceci est mon sang...)
Putaing cong ! Le message délivré par ce montage a une autre portée que le fade " Aimez vous les uns les autres" !