Temps de pierres de Daniel Courren

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"Temps de pierres" de Daniel Courren

L'analyse de Michèle Paret :

Voilà un diaporama relativement ancien que j’avais beaucoup apprécié lorsque je l’avais découvert et que je revois avec encore beaucoup de plaisir… Oui, il dérange, il n’est pas dans le « politiquement correct », c’est sans doute pour cette raison qu’il m’a interpellée. Oui, il faut savoir dire ce qu’on a sur le cœur, ce qui gêne, n’en déplaise aux âmes bien pensantes.
« Temps de pierres » a déjà pratiquement dix ans d’existence et malheureusement, il est encore d’actualité. Et on voudrait nous faire croire que l’Homme à qui Dieu a donné l’intelligence et la pierre a su mettre à profit ces merveilles ?
Non ! Depuis la nuit des temps, il fait preuve d’égoïsme, son cœur est plus dur que la pierre offerte pour la meilleure des causes, pour sanctifier la vie, la faire prospérer. Franchement, il n’était pas digne d’une telle confiance et l’Être suprême bien naïf.
La construction de ce diaporama est remarquable, l’auteur procède par des effets de répétition, de leitmotiv. « Je vous ai donné… Qu’en avez-vous fait ? », grave accusation. Au XXI ème siècle malheureusement, on lapide encore des femmes adultères, on jette encore des pierres sur des ennemis, on construit encore des murs de haine entre des pays, même si celui de Berlin est tombé… il y a 20 ans bientôt. L’histoire est un éternel recommencement.
Les symboles sont très puissants : églises, coquille Saint-Jacques… emblème du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, croix, voûtes d’églises, porte du foyer soi-disant heureux, ils reviennent toujours deux fois… preuve de la persistance de ces malheurs.
On pourrait reprocher un manque d’unité dans les lieux de prise de vue, c’est voulu. L’auteur veut faire la démonstration du côté universel de ses paroles. Les pyramides, la muraille de Chine, la pierre philosophale devraient être les traits d’union entre les hommes, entre les civilisations. Mais qu’en a-t-il donc fait ?
Le diaporama commence par une citation biblique et se termine par ces paroles : « Ne jette pas la pierre dans le jardin du voisin, ramasse-la pour construire demain ». Cette dernière phrase reprend la dernière de l’introduction : « [il y a] un temps pour jeter des pierres et un temps pour les ramasser…. ». Devons-nous prendre cela pour des mots d’espoir ? Il faudrait qu’on arrête de lancer des pierres au nom d’un dieu quel qu’il soit.

J’adresserai tout de même un reproche à ce diaporama… La voix de Pierre Lormier est excellente et convient parfaitement à ce genre de texte, mais la bande son a mal vieilli, ce qui est regrettable et parfois gênant pour la compréhension.