Hommes libres de Bourdon Claudine

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"Hommes libres" de Claudine Bourdon

L'analyse de Michèle Paret :

D’aucuns estiment que les diaporamas de voyage sont dépassés. C’est contestable. Pour ce qui me concerne, j’ai pris plaisir à regarder celui-ci car les images sont d’excellente qualité et quand on marche à une altitude aussi élevée, on bénéficie de conditions atmosphériques idéales. Les couleurs sont pures, les ciels d’un bleu profond et on se sent soi-même libre. Dans de tels paysages, on ne connaît plus de limites, on est en harmonie avec la nature.
La vie des nomades dans cette contrée du Ladakh a inspiré Claudine, c’est fort louable. Cependant, je regrette qu’il n’y ait pas assez de gros plans sur les visages, trop peu de vues de l’intérieur des tentes. Était-ce impossible à réaliser ou une marque de timidité de l’auteur ? C’est vrai qu’on n’a pas toujours le beau rôle et qu’on ne veut pas passer pour un horrible voyeur.
Je trouve que ce diaporama est un peu déséquilibré. La deuxième partie qui concerne l’élevage des chèvres pour la pashmina, ce qui est le plus intéressant et aurait permis de s’engager un peu plus, est trop courte. On effleure le sujet, c’est dommage. J’aurais attendu un parti pris plus profond, pour montrer les enjeux de ce commerce lucratif… mais pas pour ceux qui le mériteraient.
Quant à la conclusion : scolarisation, sédentarisation contre la liberté que ces hommes semblent chérir plus que tout, elle peut aussi être discutée. Je ne suis pas pour la normalisation à tout prix, mais seront-ils franchement malheureux si on leur apporte un peu de bien-être ? Qu’on leur donne de quoi accéder intelligemment à une vie meilleure ! Changement de culture, évolution, c’est inévitable… mais faut-il défendre ce qui ne l’est peut-être déjà plus ? De toute manière, ils sont déjà exploités par ceux qui les font travailler. C’est plutôt contre cela qu’il faut s’élever.
C’est un diaporama bien construit, instructif, accompagné d’une musique bien appropriée. Certains effets de transition ne me semblent pas utiles, comme les damiers, mais ce n’est qu’un détail. Je regrette aussi un peu le ton parfois emphatique du récitant.