"Paolo" de Ricardo Zarate

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"Paolo" de Ricardo Zarate


L'analyse de Michèle Paret:
De l'esthétique pure … de la pureté dans l'esthétique.
Deux corps nus, un homme, une femme, beaux, jeunes, amoureux, en parfaite harmonie. Ils sont beaux, ils évoluent avec grâce, les images sont superbes ainsi que les fondus .
J'ai essayé de déchiffrer les textes qui apparaissent derrière ces deux personnages, je ne suis pas parvenue à les lire : des verbes au présent, des verbes au passé… alors, j'ai laissé mon imagination voguer et je me suis laissée bercer par la beauté de ces deux corps, lianes enlacées.
L'un des deux est certainement parti, lequel ? Peu importe : celui qui reste vit dans le souvenir des instants d'amour infini, sublimé. Ces instants ont peut-être été fugaces, mais ils sont empreints d'éternité. Les deux corps sont en parfaite symbiose… perfection de l'amour physique et de l'union des deux âmes. C'est un hymne à l'amour dans toute sa splendeur.
J'ai aimé le noir et blanc, les mouvements des deux corps, les visages, la chorégraphie.
"Et nos rires ont effacé mes larmes,
Voilà ce que nous étions,
Voilà ce que tu as été, mon amour…"
La séparation, la mort peut-être, la mort sans doute… rien ne détruira l'amour, c'est sûr.

[Ricardo Zarate]

C’est tout à fait par hasard que j’ai rencontré Ana et Jadson, chorégraphes professionnels qui devaient présenter une travail axée sur l’expression corporelle. Tous deux, d’origine brésilienne, étaient en formation à Paris. Elle, venant de Sao Paolo et lui du Québec. Après une première approche et voyant l’originalité du sujet, je me proposais de faire une séance photographique avec eux. Je m’imaginais une compilation de ces photos sur fond blanc, ce qui représentait un défi technique de réaliser un diaporama sur un décor blanc transparent. Ce reportage a été réalisé en 1999 et je me trouvais à la charnière du choix entre numérique et argentique. Finalement, toutes mes prises de vue ont été réalisées avec un boîtier moyen format sur film noir et blanc. A l’époque j’avais en tête « Haunt me » chanté par Sade, et

cet air musical me plaisait beaucoup et j’ai demandé au couple de danseurs d’improviser sur cette musique. Finalement le choix était le bon car j’ai gardé ce fond musical pour la dernière version du diaporama.

Cela a été un plaisir de photographier ce couple car de nombreuses situations photogéniques se présentaient à mes yeux. Il était de mon propos de réaliser des photos esthétiques sans heurter la pudeur des spectateurs. Un soin particulier avait été pris afin d’éviter de montrer les parties intimes de l’homme.

En fin de compte, je me suis retrouvé avec une quarantaine de photographies tout à fait exploitables mais il arrive très souvent lors d’un diaporama que l’on soit à court de photos pour l’assemblage final.

Un première ébauche avait été faite en argentique mais le résultat était catastrophique en raison d’un fond blanc transparent qui enlevait du contraste à l’image et ramassait toutes les poussières. C’était l’un des éléments qui a stoppé ma démarche. Par la suite, tous les négatifs ont été scannés et les fonds blancs en numériques sont moins gênants à la projection et par le fait, cela donne un cachet tout à fait particulier qui a peut-être été favorable dans la visualisation des images.

Le fil conducteur de l’histoire à travers quelques mots en filigranes derrière les portraits des danseurs propose une lecture complémentaire que chacun interprètera à sa façon.

Ce diaporama est resté 4 années en veille et fut terminé et diffusé à partir de fin 2003

[Michèle BEUCHER]

J'ai été très émue par ce diaporama, beaucoup plus que par Tango Passion que je trouve plus classique dans son esthétisme.
Ici la passion prend toutes les teintes: douceur, enveloppement, tension extrème, abandon, confiance, suspension, beauté des corps noués, liberté laissée à l'autre...
Certains graphismes des poses des danseurs sont originaux, laissant place à une interprétation plus personnelle.
J'apprécie l'écriture et la musique également.
Merci pour l'émotion, cet état de vibration intérieure, fugace sur l'instant, tenace dans le temps.

[geppo]

Eh bien moi , c'est le contraire !
Si j'ai été pris par l'esthétisme des photos et du couple de danseurs , certaines de leurs poses me paraissent quand même un peu trop académiques (on sent trop les danseurs) et l'ensemble m'empêche de ressentir l'émotion évoquée par le texte.On sent trop les "professionnels" !
Bon ,c'est mon avis.A chacun sa perception !
Mais c'est quand même un super diaporama , qu'apprécient les photographes.

[philoumcg]

D'accord avec Geppo,

je travaillais en photographe prof. il y a de ça 30 ans et je retrouve ici la bonne qualité de photos.

Dans certains passages, je ne ressens pas une complicité complète entre les danceurs, c'est dommage.

A part ceci, l'ensemble est merveilleux. Félicitations à Ricardo